Résumé des chapitres précédents :
Suite à la découverte d’un nouveau continent, le chef de guerre Garrosh Hurlenfer ordonne au général Nazgrim d’y envoyer un groupe d’aventuriers pour ouvrir la voie à la Horde. Afin d’éviter toute perte précieuse, ils décident d’envoyer la guilde ayant eu les pires aventuriers : Les Crocs Divins.
Après avoir trouver la démoniste, alcoolique et tenancière de bar, Nydo, Nazgrim lui demande de retrouver ses acolytes au plus vite.
Nydo pensa quelques instants aux options qui se présentaient à elle. Partir vers Lune d’Argent ou les Pitons du Tonnerre. Les deux destinations pouvaient l’amener à rencontrer respectivement soit Ice soit Ghainor. Tous deux étaient intéressés par les lieux calmes et reposant permettant la méditation.
Alors qu’elle arrivait au niveau des zeppelins, sa destination fut choisie par défaut. En effet, un mouvement des gobelins de Kezan avait entrainé une grève des transports en direction des Pitons du Tonnerre.
– Maudites bestioles ! Vous n’avez que ça à faire que de nous emm…., cria-t-elle vers ceux qui étaient non-loin de là.
L’un d’eux la regarda et fit un sourire calculateur.
– Mais ne vous en faites pas, on peut s’arranger moyennant finance, lança-t-il.
Il avança vers Nydo, certain de pouvoir faire affaire avec elle en lui proposant un transport à prix exorbitant. Elle ne le laissa pas entamer un mot et lui mit un coup de bâton bien placé. Le gobelin chancela et se mit à genoux, les mains entre les jambes, lachant de légers sons aigus.
– D’autres amateurs ? Demanda-t-elle, en fixant les autres.
Tous firent mine de rien, les yeux vers le ciel et sifflotant d’un air innocent.
Elle prit le seul zeppelin à quai et partit vers Lune d’Argent.
Nydo s’installa à la dernière place libre du zeppelin.
Lors du voyage un gobelin passa dans l’assistance, déposant devant chaque passager un petit parchemin.
Elle le prit et put lire :
« Sivouplay, pourr ma famille. Yé souis des enfants. Pas dé Péhos. A vot’ bon Keur m’sieur dam’ ».
Le gobelin passa de nouveau et Nydo aperçut sous les genilles de la créature, une bourse remplie d’or et des habits de haute couture.
Ils sont pas gênés. Ils font la grève et réclament de l’argent dans les transports, pensa-t-elle. Leur amour pour l’argent n’a pas de limite.
Elle remit le papier en place, alluma une garette et se prépara un petit pastaga. Elle s’endormit jusqu’à la fin du voyage, enivrée par la boisson.
Arrivée à bon port, Nydo prit ses affaires et entra dans la ville somptueuse du Royaume de Quel’Thalas.
Après quelques questions aux gardes, elle fut orientée vers le Bazar de la ville. La Légion Ardente semblait y perpétuer des attaques juste à la limite de la porte Ouest de la ville et ne cessait de faire des blessés parmi les elfes de sang.
Nydo arriva au niveau de la porte Ouest de la ville. Celle-ci était en piteux état. Des blocs de pierre avaient brisé le sol qui avait dû être magnifique en d’autres temps. La porte servait de ligne de front et était renforcée par une barricade. En retrait se trouvait un poste de soin. Nydo commença ses recherches pour trouver ses amis.
Après quelques pas parmi les blessés, elle entendit une voix grave et sonore.
– Mmmmmuuuhh, laissez-le moi. Mmmmmuuuhh, taper, taper, TAPER.
Pas moins de trois elfes étaient nécessaire pour retenir le guerrier qui perlait de sang.
– Mais il est dingue ce tauren, dit l’un d’eux. Ca ne sert à rien, tu t’es fait encore laminer par le premier garde de la Légion que tu as affronté. Il t’a présenté un foulard rouge et tu as foncé dedans, tête baissée et tu n’as pas vu qu’il y avait un mur derriére. Heureusement que nous avons pu te désencastrer des pierres, sinon tu ne serais plus de ce monde. A quoi bon avoir une aide des vaches à lait si c’est pour que nous passions notre temps à les sauver et les soigner.
Sans aucune retenue, le guerrier prit l’un des elfes et l’emplafonna contre un mur.
– Tiens, tu vois maintenant l’effet que ça fait. Et tu as de la chance, reprit-il, la prochaine fois je te rentrerai le nez et il faudra que tu passes par la bouche pour te moucher.
Nydo assista à la scène avec un léger rictus. Elle prit une garette et une gorgée de pastaga.
– Hey, tu vas pas tuer tes alliés. Ca me rappelle la fois où tu as voulu tuer l’un de nos soigneurs parce qu’il avait dit que tu t’appelais Gloria.
Le tauren se retourna.
– Arrêtez avec cette histoire de Gloria, je ne connais personne de ce nom là. Gloria, Ghainor, aucun rapport. Faut arr….
Il cessa de parler au moment où il releva son casque et découvrit le visage de Nydo.
– Nydo, mais qu’est-ce que tu fais là ?
– Je suis venu te voir… Enfin je ne pensais pas tomber sur toi en premier, mais je t’ai reconnu lorsque tu as fait ton cri de vache folle.
Il allait s’énerver de nouveau, mais se réfreina au dernier moment. Il vacilla et Nydo le rattrapa de justesse. Elle l’aida à s’installer sur un brancard qui s’affaissa sous le poids.
– Eh bien t’as pas maigri depuis tout ce temps, lança-t-elle.
– Mmmmfff, Je ne pense pas que tu sois venue pour me faire faire un régime. Que viens-tu faire ici ? Et sur qui voulais-tu tomber en premier ?
Nydo entama son récit la concernant, du moment où elle partit de la guilde, en passant par sa taverne et la demande du général Nazgrim. Ghainor l’écouta avec la plus grande attention.
– … Et c’est pour trouver Ice que je suis venu ici. Je pensais te trouver aux Pitons du Tonnerre. Tu n’ y étais pas devenu cordonnier ?
– Euh, non j’étais forgeron, mais vu que tout les taurens mettent des fers au pieds, les gens ont fait un amalgamme. Mais je n’étais pas cordonnier, est-ce clair ?
Nydo répondit par l’affirmative en cachant un pouf de rire.
Elle se reprit et relança la conversation.
– Et Ice tu l’as vu depuis son départ de la guilde ?
– Bien sûr que je l’ai vu. Je l’ai rejoint après mon départ des Pitons du Tonnerre. Il est là, dans le poste de secours.
Nydo le chercha du regard.
– Mais je t’avertis, reprit-il. Il a reçu un grand coup sur la tête, il y a quelques mois. Depuis il est… différent.
– C’est-à-dire…, demanda Nydo avec une certaine inquiétude.
– Eh bien il est gentil avec tout le monde et au petit soin. Les soigneurs ne pensent pas que cela va durer. Mais nous n’avons plus notre Ice d’antan… Enfin tu verras ça fait un choc.
A ces paroles Nydo vit un elfe de sang, courrant de brancards en brancards demandant si l’on avait pas besoin de lui et repartant aussi vite dès qu’on lui avait répondu.
– Ah voilà notre soigneur…, dit Nydo avec enthousiasme.
– Hey, Nydo ! s’exclama Ice, tu veux un pansement ?
Son enthousiasme disparut aussitôt. Elle s’inspecta le corps à la recherche de quelque coupure ou blessure. Mais elle ne remarqua rien et regarda avec effarement Ice.
– Mais je n’ai rien, dit-elle.
– Ah bon ?! Bon ben j’y retourne. Allez à plus tard.
Et l’elfe s’éloigna, passant de brancard brancard, demandant si l’on avait besoin de lui.
– Un pansement ? Mais comment est-ce que…, commença-t-elle à balbutier avant que Ghainor ne la coupe.
– Je t’ai dit, ça fait un choc.
– Mais comment va-t-il nous soigner avec des pansements ? Demanda-t-elle avec désespoir. Il ne soigne plus avec des sorts ?
– Non, il ne fait plus que les bandages et la phytothérapie. Le soin par les plantes, quoi !
Elle regarda Ghainor avec fatalité.
– Moi aussi je me soigne par les plantes, lança-t-elle en montrant sa gourde de pastaga. Elle en profita, d’ailleurs, pour s’en prendre un grosse lampée. La différence c’est que moi je sais que ça ne servirera pas à grand chose lors de combats.
Tous deux se regardèrent, dubitatifs de la situation et regardèrent Ice s’éloigner. Ne sachant pas quoi faire de ce qui s’apparentait à un futur boulet.
Suite au prochain chapitre…